Les verriers de Saint-George

Entre 1698 et 1740, trois verreries ont existé sur la commune de St-George.

Ils se nommaient Faire-Maigre, Chouet, Enguel, Fleury, Golei, Le Coultre, Millenat, Roman, Meylan, Geney, Genou et vivaient à la Verrière.

On retrouve leurs noms et ceux de leurs enfants dans les registres d’état civil communal de St-Georges (à l’époque St-Georges avec «s»!) entre 1679 et 1740.

Riches en bois, en eau et en sable, les forêts du Jura offraient aux verriers des conditions idéales. Dans le Jura vaudois, plus d’une trentaine de verreries sont attestées, concentrées en quatre secteurs répartis entre St-Cergue et Vallorbe.

Avec trois emplacements identifiés, le site de St-George présente la plus grande concentration d’installations verrières connue dans le canton.

La campagne de prospection de 1995 a montré la présence de deux bâtiments en maçonnerie, une zone d’exploitation des sédiments, ainsi que plusieurs fours. Ces structures ajoutées à de très nombreux déchets de production (scories et débris de verre soufflé), indiquent sans doute une entreprise étendue et importante.

D’après les archives trois verreries sont signalées de 1698 à 1712 et de 1722 à 1740.

La découverte d’un cachet de bouteille aux armes de Genève révèle qu’une partie, au moins, de la production des verriers de St-George était destinée au marché genevois.

L’histoire des verriers mal aimés …

Si le premier texte suggérant une production médiévale du verre dans le Pays de Vaud remonte à 1498, les premières verreries du Jura vaudois répertoriées dans les archives datent du début du 17ème siècle.

En l’absence de législation forestière, et comme les verriers ne demandaient pas de concessions minières et n’installaient pas de machine hydraulique nécessitant un droit d’eau, leur activité n’était pas contrôlée. Ainsi, ils n’ont laissé que des traces clairsemées dans les archives.

En 1657, le premier règlement promulgué par le gouvernement pour tenter de réfréner le gaspillage de bois, restait sans effet. En 1700, Berne interdit donc toute activité de verrerie autour du Léman et autres lieux du Pays de Vaud. Interdit qui n’y fait rien, puisque la moitié des verreries du Jura vaudois répertoriées datent du 18ème siècle.

Interdiction promulgée par Berne en 1773 ->

  Les installations

Dans les forêts, les verriers s’installaient loin des chemins carrossables, mais près d’une source ou de tout point d’eau, dont l’usage est indispensable lors de la fabrication du verre, pour le tamisage du sable comme pour le refroidissement des récipients soufflés.

L’élément principal est le four en voûte, qui abritait les creusets où le mélange de verre était liquéfié. Ce four à fusion pouvait être accompagné d’autres fours, de plus petites dimensions, qui servaient à préparer le mélange et à le préchauffer. Les sites fouillés ont permis de connaître les types d’installation, les fosses qui servaient à récupérer les cendres et les réservoirs pour recueillir les eaux de pluie.

<- Fours allmands

La vie des verriers

L’exploitation et la marche de la verrerie reposent sur le principe de l’association. Le chef: Le Maître verrier préside à la construction du four, participe à la fabrication des objets de verre, veille à l’approvisionnement en matière premières et en bois.

Pour définir les responsabilités, on a recours à un notaire. Les maîtres verriers échappent le plus souvent à l’attention hostile du souverain.

Ils repèrent une forêt sans grande valeur marchande à l’écart des chemins carrossables, mais proche d’une source. Ils en négocient la coupe. Les maîtres verriers y construisent leurs maisons et leurs fours. Ils y vivent tant que le bois acquis n’est pas entièrement consumé. Au bout de dix ou quinze ans, ils s’assurent une nouvelle coupe et s’en vont. On parle de ces entreprises lorsque les dégâts qu’elles ont commis suscitent l’inquiétude des populations avoisinantes.

Sans vergogne, les verriers gaspillent le combustible, arrachent et brûlent la végétation basse, la fougère. S’ils le peuvent, ils prennent sur place le sable pour le verre ou la glaise pour les fours. Ils ruinent le sol. Après leur départ, la forêt reprend mal.

Quarante ou cinquante ans plus tard, une autre génération de verriers tire prétexte de la médiocrité des forêts saccagées par leurs prédécesseurs pour en négocier une nouvelle coupe.

        

Reliques de la vie des verriers et déchets de verre

Conditions de travail

La continuité du travail est primordiale. La convention du 3 octobre 1729 précise qu’aucun des contractants ne peut arrêter un feu sans le consentement de tous. Si on dispose de bois, l’arrêt ne durera pas plus de trois semaines. Personne ne doit empêcher les maîtres et leurs ouvriers de travailler au besoin pendant la nuit.

Les maîtres verriers ne s’installent pas seuls dans la forêt. Des bûcherons ou des charretiers les rejoignent avec leur famille.

A Montricher, en plus des bûcherons, les verriers engagent également un maître d’école qui instruira les enfants. Cette pratique se retrouve également chez les immigrés germanophones en Franche-Comté. Il facilite leur intégration et leur donne des armes pour lutter contre l’hostilité ambiante.

Fabrication du verre

Le verre résulte de la fusion de la silice avec un fondant, soude ou potasse, et un stabilisant, la chaux. Le composant essentiel du verre, la silice, provenait d’un sable de quartz, prélevé sur place ou dans certains ruisseaux, voire dans le Léman. La chaux était obtenue à partir du calcaire. Quant à la potasse, ce sont les cendres de foyard et de fougère qui la fournissaient.

On commence par calciner les matières vitrifiables pendant 24 heures, sable, chaux et potasse. Ces derniers ont été réduits en poudre et mélangés dans des proportions calculées avec précision. Après calcination, la matière devient la fritte. Celle-ci doit être ensuite cuite à grand feu (environ 1000°C) pour que s’évaporent les gaz. La fusion se poursuit plus lentement pendant une quinzaine d’heures. On obtient alors une pâte fondue. Rendue homogène, elle est travaillée par soufflage ou moulage.

Les objets ainsi créés doivent être recuits (environ 700°C). Cette opération indispensable, la recuite, durcit le verre qui sans cela, resterait trop cassant.

Les verriers utilisent d’énormes quantités de combustible. Sur 100 stères de bois qu’ils coupent, 5 chauffent leur four et 95 sont réduits en cendres, dont la potasse blanchit le verre. Un kilo de verre consume 2 stères de bois.

On imagine sans peine les gigantesques volumes de bois que les verriers devaient couper pour fabriquer 1000 bouteilles.

 

 

La production

Prospection et archives permettent d’entrevoir la production des verriers du Jura vaudois. Contrairement à la tradition française qui voit certains verriers se spécialiser, ces entreprises semblaient proposer une gamme étendue de produits.

Une prospection superficielle relève, à côté de déchets partiellement vitrifiés, des restes de verre significatifs: goulots de bouteilles vertes ou de fioles presque blanches, pieds de verres et fragments divers, coupes ainsi que carreaux et vitres en cul de bouteille.

Sur certains sites, la découverte de cristal de roche indique peut-être la production d’une gobeleterie fine. Du moins, une mention atteste l’utilisation d’un four de Montricher pendant une durée de quinze jour «pour faire du cristal».

Le verrier moderne et ses réalisations

  

(Sources : Brochure "Le Moulin de Saint-George" publié par la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine artisanal de Saint-George)

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